À la Régie de distribution d'eau (Régideso), tous les signaux sont au rouge. L’entreprise publique traverse une mauvaise passe pouvant conduire à la cessation de ses activités si, entre-temps, rien n'est fait. Elle n'est plus en mesure, pour l'heure, d'assurer le fonctionnement de ses usines, les produits chimiques pour traiter l'eau étant en rupture de stock. C'est en tout cas ce qu'a révélé l'Intersyndicale dans un récent communiqué. La capacité installée de la desserte en eau dans la capitale ne répond plus aux besoins d'une mégalopole telle que Kinshasa qui a besoin d'environ 1 million de mètres cubes par jour pour répondre aux besoins en ressources hydrauliques de ses habitants. Il manquerait, selon les experts, 450 000 mètres cubes par jour. "Nous n'avons plus d'intrants pour le traitement d'eau, nos machines tombent en panne du jour au lendemain. En attendant l'arrivée de nouvelles machines, nous sommes obligés d'intervenir à chaque moment et ça nous exige des moyens", a alerté le président de l'Intersyndicale alors qu'il intervenait récemment sur les ondes d'une radio périphérique émettant à Kinshasa.
Les travailleurs de la Régideso, pour la toute première fois dans l'histoire de l’entreprise, totaliseront bientôt trois mois sans percevoir leurs salaires, a indiqué par ailleurs le président de l'Intersyndicale, Alain Senenge, qui précise que cette situation découle directement de la mauvaise foi du ministre des Finances qui bloquerait le paiement de plus de cinq millions de dollars américains dus à l'entreprise.
Alain Diasso, Les Dépêches de Brazzaville (Brazzaville) – AllAfrica